Toulouse : l'explosion meurtrière

Publié le par collegeborisviantriome.over-blog.com

1) L’usine

L’usine chimique AZF (AZote Fertilisants), aujourd’hui rasée, appartenait jusqu’en 2005 à la société Grande Paroisse . Cette société, alors filiale d'Atofina, regroupait depuis la fusion de Total et d'ELF-Aquitaine une partie des activités chimiques du groupe Total. Cette usine était située à 5 km du centre de Toulouse, au sud, entre la Rocade, l’autoroute menant vers Tarbes , et la Garonne. Initialement construite à l’écart de la ville en 1921, elle a été progressivement englobée par l’agglomération. Elle employait un peu moins de 500 personnes sur un terrain de 70 hectares. Elle produisait en grande partie des ammonitrates agricoles et en plus petite quantité des nitrates d’ammonium industriels mais aussi de la mélamine, des résines et des produits chlorés tel que l’ATCC et le DCCNA. La fabrication de l’ensemble des produits était issue de la production d’ammoniaque, la synthèse d’ammoniaque réalisé à partir du gaz naturel provenant de Lacq.

 

2) La catastrophe

Le 21 septembre 2001, à 10h18, un stock d’environ 300 – 400 tonnes de nitrate d'ammonium déclassé destiné à la production d’engrais a explosé au bâtiment 221 222 creusant un cratère de forme ovale de 70 mètres de long et 40 mètres de largeur, et de 5 à 6 mètres de profondeur. La détonation a été entendue à plus de 80 km de Toulouse. Un séisme de magnitude3,4 a été enregistré.

 

3) Bilan humain

Le bilan officiel fait état de 31 morts, dont 21 employés sur le site parmi lesquels 10 salariés de Grande Paroisse et 8 extérieurs, et environ 2 500 blessés dont une trentaine dans un état grave.

 

4) Bilan matériel

De très nombreux logements, plusieurs entreprises et quelques équipements (piscines, gymnases, salles de concert, lycée Déodat de Séverac) ont été touchés. Les dégâts (murs lézardés, portes et fenêtres enfoncées, toitures et panneaux soufflés ou envolés, vitres brisées…) ont été visibles jusqu’au centre-ville. Parmi les équipements publics touchés, on peut citer le grand palais des sports (entièrement démoli et reconstruit suite à ces dommages), le Bikini (salle de spectacle), l’Ecole nationale supérieure des ingénieurs en art chimique et technologiques , le lycée Gallieni et le centrez hospitalier Gérard Marchant.

On estime les dégâts matériels globalement à 2 milliards d’euros, dont 33 millions d’euros pour des bâtiments publics.

 

Conclusion

Pour les usines ayant des zones de dimensions importantes où il y a un risque mortel et où l’urbanisation actuelle peut dépasser la dizaine de milliers d’habitants, il faudra s’interroger sur la possibilité de laisser l’activité se poursuivre en la sécurisant ou la nécessité d’y mettre fin. La poursuite de certaines activités ne sera possible à long terme que si l’on peut, par des mesures techniques, réduire les risques à un niveau tolérable compte tenu de l’urbanisation actuelle. Dans les autres cas, il faudra envisager la fermeture de l’usine avec un délai de quelques années pour faciliter la transition en veillant à ce que les échéances annoncées soient effectivement tenues. 

 

 (http://pedagogie.ac-toulouse.fr/histgeo/monog/azf/azf.htm)

(http://fr.wikipedia.org/wiki/Explosion_de_l%27usine_AZF_de_Toulouse),

 

Publié dans Première approche

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